Solutré-Pouilly, Vergisson
Le village de Solutré est resté modeste et c'est surtout par son mont calcaire qu'il est devenu célèbre au fil des siècles, ou au moins des années. Une fois qu'un beau-frère lui eut fait découvrir, le président de la République François Mitterrand en avait fait son lieu de pèlerinage annuel préféré – et ainsi chaque année la France entière le suivait, par journalistes interposés, le dimanche de Pentecôte, gravir la pente jusqu'au sommet de la Roche de Solutré… Mais cette célébrité ne date pas complètement d'hier : le site a été occupé par l'homme il y a déjà plus de 20 000 ans, à une époque du paléolithique supérieur à qui il a donné le nom : le « solutréen ». En ces années de bouleversements climatiques, les point d'eau et de nourriture se faisaient rares, aux changements de saison : les troupeaux de bisons, chevaux et rennes hivernaient dans la vallée de la Saône, et la quittaient dès les beaux jours revenus, les marécages s'emplissant d'eau et les airs de moustiques… Les populations de chasseurs d'alors s'embusquaient ainsi en des lieux stratégiques pour attaquer les animaux : la Roche de Solutré était pile sur le chemin entre le point d'eau et le repli vers le cœur du Massif Central, via le Mont Pouilly. C'est pourquoi on a retrouvé des milliers d'ossements – et non parce que les humains projetaient les chevaux du haut de la roche : cette version est une pure légende ! Au niveau géologique, la roche de Solutré, comme celle voisine de Vergisson, sont nées du basculement des cuestas au moment du soulèvement des Alpes. La mer s'est retirée, la végétation s'est développée, jusqu'à ce que les agriculteurs des temps plus « modernes » ne défrichent la forêt pour faire paître le bétail. Au Moyen Âge, les moines de Cluny implantent la vignes sur les coteaux, et le paysage actuel se façonne de manière pérenne, tel qu'on le découvre aujourd'hui. Le cépage du Chardonnay se plaît bien en terrain argilo-calcaire, et sur les pentes révèle la complexité du terroir. Plus bas, les vins sont dits plus ordinaires, mais peuvent être de vrais nectars, en Mâcon-Villages, Mâcon-Chaintré, et autres voisins des AOC Saint-Véran et Puilly-Fuissé.
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